Dans ces deux ouvrages, les « Geister-Trio » en Ré majeur op.70 (composé en 1808) et « Erzherzog-Trio » en Si bémol majeur op.97 (son dernier trio, composé en 1811), Beethoven réussit l’exploit de ne favoriser aucun instrument au profit d’un autre pour permettre à chaque musicien d’exprimer profondément sa propre personnalité, et ce tout au long des mouvements. « L’Archiduc », composé de quatre mouvements, constitue le point d’orgue de ce renouveau. C’est probablement aussi l’une des dernières fois que Beethoven, presque totalement sourd, interprète sur scène ses compositions. Quinze ans après le début de leur collaboration, Anne Gastinel, David Grimal et Philippe Cassard consacrent le premier témoignage discographique de leur travail à ces deux chefs-d’œuvre du maître de Bonn. Le parti pris est celui de la couleur et de la générosité : c’est un Beethoven descendu de son piédestal, humain, et même souriant, dont on fait l’étonnante rencontre dans ce disque. Là où tant d’autres rigidifient le propos et agacent les sonorités, les trois musiciens illuminent ces pages métaphysiques avec la finesse, la fraîcheur et la grâce de l’aquarelliste.
04 – Deux Trios pour piano, violon et violoncelle
- Sortie
- mars 2020